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lundi 25 avril 2016

Chronique : Papa wemba à Abidjan, un rendez-vous avec la mort en direct !

Papa Wemba lors d'un concert
©Gael Masengi
La mort surprend toujours. Elle surprend autant celui qui l’apprend que celui qui la subit. Exactement comme elle vient de surprendre l’une des icônes de la musique congolaise, Papa Wemba, qui s’est effondré sur scène, le dimanche 24 avril, pour ne plus jamais se relever. Plongeant ainsi une multitude de spectateurs dans une tristesse absolue.

La mort de Papa Wemba est un Evènement qui restera à jamais gravé dans nos mémoires. Non pas seulement parce qu’elle s’est produite de manière inopinée mais beaucoup plus  parce qu’elle l’a emporté en pleine scène, micro à la main, devant les yeux du monde entier.

Même si les rumeurs sur son décès allaient déjà bon train il y a quelques jours pendant qu’il souffrait d’une petite maladie, Papa Wemba avait repris son air de ‘guerrier musical’, après sa convalescence. Même lors de cette fameuse nuit du festival des musiques urbaines d’Anoumabo où il a eu rendez-vous avec la mort devant la foule, Il était bien en forme. Bien sapé comme d’habitude. Il chantait, il dansait et… je parie que personne ne pouvait le croire que c’était là ses derniers instants sur terre. Croire, qu’au courant de cette soirée,  tout devrait s’arrêter dans une poignée de minutes. Non, c’était inimaginable. Bref, nous avions tous été surpris !

Le feu King kester Emeneya, une autre icône de la musique congolaise, est mort de façon brusque. Mais personne n’a vécu les derniers instants pendant lesquels cet illustre s’est battu dans l’unité de soins intensifs pour rendre l’âme.
La défunte Marie Misamu, star du gospel congolaise, est également décédée brutalement. Mais personne ne peut prétendre l’avoir vu pendant ses dernières minutes durant lesquelles elle agonisait dans son lit de mort avant de passer de vie au trépas. Seuls les témoignages de l’équipe médicale pourront peut-être nous aider à reconstituer l’histoire de ces instants insolites mais pas au complet.

Quant à la mort de Papa Wemba, nous n’avons pas besoin qu’on nous la raconte. Nous en sommes, nous même, témoins. Nous  l’avons vécu de nos propres yeux. Nous avons tous vu l’intégrale de ce drame qui restera, sans doute, un fait historique marquant ainsi la page noire de la culture congolaise. C’est vrai ! Nous avons tous vu Papa Wemba cette nuit là au festival des musiques urbaines d’Anoumabo à Abidjan. Nous l’avons vu sur scène en train de faire vibrer le public à travers ses belles chansons. Nous l’avons, ensuite, vu s’écrouler devant les caméras suite à un malaise qui n’a pas tardé de l’emporter définitivement. En claire, nous avons vécu en direct les derniers instants de Papa Wemba lors de son rendez-vous avec la mort à Abidjan.

Les générations futures, non plus, n’auront pas besoin qu’on leur raconte ce drame. A notre instar, Elles le vivront également de leurs propres yeux. Oui ! Parce que les images existent et existeront toujours. C’est archivé à jamais. Et n’importe qui pourra les visionner à n’importe quel moment de la vie

Y aura-t-il quelqu’un qui remplacera ce baobab de la rumba congolaise un jour? C’est moins sûr. Mais ce qui est évident c’est que la disparition de Papa Wemba nous fascinera pour toujours. Non pas parce qu’il a été un artiste populaire, mais surtout parce qu’il a quitté ce monde de façon spectaculaire… Le voir mourir sur scène en train de caresser le micro pour satisfaire son public, qui l’eut cru ?

Tout comme Dalida l’avait souhaité, bien que cela n’ait pas été le cas pour elle, Papa Wemba aussi confiait, à ses proches, son envie de quitter ce monde sur scène bercé dans le fond de la mélodie devant son public.

Et puis voilà, c’est arrivé ! Tout s’est passé comme il l’a voulu. Papa Wemba est mort sur scène devant les caméras et les projecteurs. Les drapeaux du village Molokai sont en berne. Oui ! Le vaillant soldat de la rumba congolaise a passé l’arme à gauche dans le champ de bataille. Croyez-y ! Papa Wemba a quitté ce monde le cœur tout en couleur, sans la moindre peine, et en chantant jusqu’au bout !

Par Will Cleas Nlemvo
 


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