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samedi 19 mars 2016

Charnier de Maluku : Un an plus tard, le HRW dénonce l’inaction des autorités

La fosse commune de Maluku














Profitant de ce premier anniversaire de la découverte de la fosse commune de Maluku, l’ONG de défense des droits de l’homme, Human Right Watch (HRW), déplore et dénonce l’inaction du gouvernement congolais dans ce dossier et insiste sur la nécessité d’exhumer puis identifier les corps qui y ont été enterrés secrètement, dans la nuit du 18 au 19 mars 2015, par les forces de sécurité.   

C’est par voie d’un communiqué publié hier que l’ONG Human Right Watch a fait part de sa réprobation en dénonçant l’inaction des autorités congolaises dans l’affaire de cette fosse commune découverte à Maluku, il y a tout juste un an.

Ce charnier, situé à l’Est de la ville de Kinshasa et qui renferme un très grand nombre de cadavres, a été signalé dans la journée du 19 mars 2015 par les habitants de cette partie de la ville. Et depuis sa découverte, aucune avancée dans l’enquête visant à révéler les identités des corps qui y sont inhumés n’a été constatée.

Selon le gouvernement congolais, y seraient enterrées les dépouilles d’indigents dont les familles n’avaient pas les moyens de financer les funérailles, de morts non-identifiés et de bébés mort-nés. Une allégation rejetée par nombreux habitants de Kinshasa qui soupçonnent les autorités d’y avoir ensevelis les corps des victimes de disparitions forcées ou d’exécutions commises par les forces de sécurité congolaises au courant de l'operation '
Likofi' [lancée pour lutter contre les gangs de rue].

Face à l’indignation et au scepticisme de la population, les ministres de la justice et de l’intérieur, sous la pression des ONG internationales, avaient promis d’exhumer les corps inhumés dans cette fosse commune pour être identifié. « Mais voilà déjà un an, depuis sa découverte, aucune décision n’a été prise par les autorités pour l’ouvrir.»  Déplore le HRW dans son communiqué.

Préoccupé par cette affaire, le HRW profite de ce premier anniversaire de la découverte de cette fosse commune pour réitérer sa demande au gouvernement congolais de déterrer et identifier les corps qui y sont enfouis afin d’apporter la lumière dans cette affaire qui semble avoir été placée dans les oubliettes. « Et avec l’aide d’experts légistes internationaux, il est temps d’aller de l’avant et d’exhumer les morts » conclut le communiqué.


Will Cleas Nlemvo

vendredi 11 mars 2016

RDC : Un 8 mars en l’honneur de Rebecca Kavugho, la « héroïne » emprisonnée

Rebecca Kavugho dans sa cellule
Lors de la journée internationale des droits des femmes qui a été célébrée le 8 mars dernier, beaucoup de congolais ont rendu hommage à la jeune Rebecca Kavugho. L’adepte du mouvement LUCHA, qui est actuellement sous les verrous, a été le centre d’attention de nombreuses personnes qui ont également saisi la balle au bond pour appeler à sa libération.

Si ailleurs la journée internationale des droits des femmes a été célébrée avec des soirées de bal et des marches pacifiques, en RDC elle a beaucoup plus été rythmée par une flopée d’hommages à Rebecca Kavugho.

Avec le hashtag #FreeRebecca, des messages de soutien et d’encouragement ont foisonné dans les réseaux sociaux pour saluer le courage de cette jeune militante incarcérée dans un centre de détention à Goma.

Certains ont également saisi l’occasion pour réitérer leur demande au gouvernement de libérer cette Jeune âgée d’une vingtaine. Notamment l’ex-ministre italienne d’origine congolaise Cécile Kyenge qui, à travers un tweet, a réclamé sa libération. Même réclamation  mise en exergue dans un communiqué signé le même jour par le député national Martin Fayulu, l’un des piliers de la lutte pour l’alternance en RDC, qui a, en outre, lancé un appel à la mobilisation à cet effet.

Arrêtée le 16 février lors de la journée « Ville morte » décrétée par l’opposition politique, Rebecca Kavugho est la seule femme parmi les 6 jeunes activistes à avoir comparu devant le tribunal de Grande instance de Goma.

Appartenant tous à la LUCHA « lutte pour le changement » un mouvement qui milite pour le respect de la constitution en RDC, Rebecca et ses cinq collaborateurs, après jugement, ont été condamnés, chacun, à une peine de deux ans de prison ferme pour ‘désobéissance à l’autorité’ avant que la cour d’appel ne la réduise à 6 mois à l’issue  d’un procès tumultueux.

Dès lors, les voix se sont levées pour dénoncer un ‘procès inique’ et Rebecca est devenue une ‘héroïne’ pour les jeunes hostiles à un éventuel mandat inconstitutionnel du président Josèphe Kabila.

‘Symbole de la lutte pour la paix et l’alternance démocratique’ selon ses admirateurs, Rebecca jouit d’un large soutien tant au niveau international que national. Et cette énième célébration de la journée des droits des femmes a été une circonstance favorable, pour ceux qui la soutiennent, d'exiger sa remise en liberté.


Will Cleas Nlemvo 
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