Follow @CleasN

mercredi 10 avril 2013

KINSHASA : UNE VILLE A L’AGONIE AU SUJET DE ‘TRANSPORTS PUBLICS’.



Tous les jours ouvrables, le matin avant de sortir comme le soir avant de quitter le travail pour rentrer à la maison, la population kinoise se prépare pour affronter une ultime étape cruciale de la journée la quelle sa réussite ne consiste qu’à une seule chose : « Trouver la place à bord d’un taxi – bus qui pourra la conduire jusqu’à sa destination. » Vu sa difficulté, le transport en commun dans la ville de Kinshasa devient un fait saillant qui préoccupe tout le monde, enfants, parents ou vieux.

Le transport en commun en République démocratique du Congo figure parmi les problèmes majeurs qui embarrassent la population congolaise.

Principalement dans la ville de Kinshasa, ou le phénomène « Demi - terrain » bat son plain, un phénomène prisé par les chauffeurs, qui consiste à parcourir seulement la moitié du trajet au lieu de transporter les clients jusqu’au terminus, les usagers, surtout ceux qui habitent la partie Est de la ville qui englobe les communes de N’djili, Masina, Kimbanseke, appelés communément « chine populaire », ils passent des heures aux arrêts de bus dans l’attente d’un taxi bus qui pourra les conduire jusqu’à leur destination.

Quand un taxi arrive, c’est avec des empoignades que se livrent ces usagers pour trouver la place à bord, les uns se précipitent vers les portières, les autres choisissent la voie des fenêtres, d’où nombreux se cognent brutalement et se font marcher dessus à plusieurs reprises, de ce fait, on pourra bien dire que c’est une véritable compétition qui s’engage et dont les victorieux seront certainement les plus forts. Finalement, ce sont les plus musclés, courageux, qui trouvent de la place à bord. Pour les usagers mous, submergés de frustration pour avoir raté l’occasion, ils sont encore contraints de poiroter en espérant l’arrivée d’un autre taxi.

Malgré leur patience, la chance de trouver de la place à bord d’un éventuel taxi qui arrivera ne cesse de devenir de plus en plus mince puisque plus ils passent des heures à patienter plus la foule d’usagers continue de s’accroître. Par suite de cela, nombreux des usagers décident de faire la marche à pied le long du macadam à l’espoir de trouver un éventuel taxi, à bord du quel il va monter en toute sérénité et qui pourra les conduire jusqu’au terminus.

Toutefois, ça n’a toujours pas été facile de faire arrêter un taxi - bus en pleine course le long du macadam, vu que beaucoup des chauffeurs ne veulent plus recevoir les gens n’importe comment le long de la route de peur qu’ils ne ramassent les « faux – têtes », un nom péjoratif qui désigne les agents de la fonction publique, les militaires, secouristes de la croix rouge, etc… ces agents ne payent jamais le kilomètre parcouru. Arrivés à la destination, ils présentent leurs cartes de service et s’en vont sans avoir donné même un centime. « Les faux – têtes ne se rendent compte de rien, ils ne savent même pas que pour que nos véhicules marchent il va falloir qu’on mette du carburant et que ce carburant on ne le ramasse pas, c’est impérativement achetable ! » déclare Morris, chauffeur d’une Mercedes 207 D.
« L’autre fois, je les ai reçus au nombre de 8 à bord de mon taxi - bus qui n’a que 16 places. Dans une course normale je gagne 6400 FC. Mais ce jour là, avec 8 faux – têtes à bord, je n’ai gagné que 3200 FC, donc j’avais perdu la moitié de ma recette. On ne comprend plus ce qui se passe dans ce pays, le gouvernement congolais doit trouver des solutions adéquates en ce qui concerne ce problème ! » Déplore Guy, chauffeur d’une Toyota.

En effet, ce phénomène des « Faux – tête » est aussi la cause des nombreuses opérations frauduleuses qui dérangent l’ordre public dans le transport en commun vu que beaucoup des gents se présentent comme étant les agents de la fonction publique et présentent les faux documents en vue de ne pas payer le kilomètre parcouru.
Cedrick qui est ‘receveur’ (nom commun qui désigne la personne à bord d’un taxi – bus qui a pour travail de héler, de recevoir les clients puis de collecter leur argent) raconte une scène en ces termes : « Dernièrement, on avait arrêté deux monsieur à bord de notre taxi - bus qui se sont présentés comme étant des militaires, on leur avait demandé de nous montrer leurs cartes de service, ils refusaient en nous intimidant de nous arrêter, et tellement qu’on avait beaucoup insisté, ils ont finis par nous les montrer mais c’étais des faux documents, on les avait, directement, acheminé vers la police la plus proche. »
Cleas Nlemvo
Follow @CleasN Tweets de @CleasN