‘Tout lâcher pour un siège au parlement’, telle est la détermination de
toutes ces personnes qui abandonnent leurs activités pourtant rentables afin de
gagner des sièges au sein du parlement congolais. Il semble que la députation
devient le seul boulot qui paie mieux… en tout cas, pour ceux là, vu leur
motivation, en effet !
Ils sont journalistes,
professeurs, artistes, pasteurs, sportifs, les gens des tous les domaines qui désertent
les secteurs de leurs compétences en vue de rejoindre l’hémicycle du parlement
congolais et porter le statut de ‘élu du peuple’. Ce qui provoque un dépôt
massif de candidatures lors de chaque législatives. Vu l’engouement des toutes
ces personnes soucieuses de devenir parlementaires, nous n’avons qu’à estimer
que la députation dévient un job en or accessible à tous.
Depuis les premières élections
démocratiques en 2006, nous constatons que le nombre de candidats aux postes
électifs augmente de façon vertigineuse à chaque période électorale. Comme l’a
indiqué une journaliste via son compte twitter, ‘la CENI aurait déjà
réceptionné 17 410 candidatures pour seulement 711 sièges aux élections
provinciales de 2016’. Parmi les postulants
qui ont fait couler beaucoup d’encres, nous pouvons citer Robert Kidiaba Muteba,
Pamphile Miyayo et Jean Kasusula qui sont tous les trois, pourtant, les stars
du football congolais. Connus par le grand public pour avoir mené des bonnes
carrières en équipe nationale, ces stars du ballon rond ont préféré troquer
leurs maillots de foot pour des éventuels costume-cravates : tenue à la
mode de députés congolais. Une décision très commentée par différents médias
car personne ne pouvait s’attendre à ce que ces icones du football congolais
choisissent de quitter la pelouse du stade pour des probables sièges au sein du
parlement congolais.
Si ces candidats prétendent tous vouloir aller au parlement pour
« défendre l’intérêt du peuple », les commentaires des uns et des
autres évoquent différentes autres raisons qui les motivent à se jeter à corps
perdu dans la députation souvent avec aucun bagage politique.
A en croire ce qu’avait publié le
site d’information www.KongoTimes.info
sur la hausse du salaire des députés et sénateurs qui était passé de 6.000 USD
à 13.000 USD par mois, nul ne pourra contester que la plupart de ces postulants
qui abandonnent leurs métiers pour une place au parlement sont beaucoup plus aiguillonnés
par l’envie de gagner encore plus de sous que par le soucis de défendre l’intérêt
de leurs communautés. Sans oublier que les différents privilèges, entre autres
les véhicules officiels, les voyages à l’étranger, l’immunité dont jouissent
les parlementaires de la dernière législature constituent également la base de
cette affluence de candidatures aux élections à venir. Ce qui rend à la CENI la
tache difficile car avec un nombre de candidats excessivement élevé, l’organisation
des élections n’a jamais été aussi simple.
Mais peut-on reformer ce secteur afin
d’éviter l’afflux de candidatures venues des toutes sortes des personnes ?
Comme le suggère un politologue qui a requis l’anonymat, « la reforme doit
se faire au niveau des partis politiques. Ils doivent veiller aux choix de
leurs candidats en tenant compte des critères pouvant aider les électeurs à
accorder leurs suffrages aux postulants qui, une fois élus, seront susceptibles
de contribuer au progrès de la nation ». Sinon avec cette ruée de
candidatures à chaque législatives, « nous risquons d’avoir des tintin au
parlement » comme l’a dit un jeune étudiant pour se moquer des élus qui ne
valent absolument rien.
Cleas Nlemvo
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