‘Et
si on restait président de la république pour la vie ?’ En tout cas c’est ce
que souhaiteraient, à priori, bon nombres des chefs d’Etats africains.
S’accrocher
au fauteuil présidentiel le plus longtemps possible est sans doute le rêve de
la plupart des dirigeants africains. Aujourd’hui en Afrique, les trois-quarts
des dirigeants sont en tête du pouvoir pendant une dizaine d’année. Selon un web
magazine, les 4 présidents en exercices dans le monde depuis plus d’une
trentaine d’année sont tous africains. Et malgré cette longue
période et leurs âges pour la plupart très avancés, certains ne s’en fatiguent
toujours pas. A chaque terme de leurs mandats, Ils mettent en pratique tous les
moyens nécessaires dans le but de s’accrocher au pouvoir pendant une longue période,
voir au delà de la limite accordée par la constitution. Ce serait ‘faute de ne
pas savoir quoi faire et ou aller après avoir quitté le pouvoir.’- souligne un
éditorialiste d’un magazine panafricain.’
Même
si l’ex-président sud-africain, le feu Nelson Mandela et celui du Sénégal, Léopold
Sédar Senghor, ont joué les bons élèves, en étant en tout cas les seuls
dirigeants africains à avoir volontairement renoncé au pouvoir au terme de
leurs mandats, ce bon exemple de la démocratie qu’ils ont légué à la génération
future demeure aujourd’hui une page de l’histoire tournée qui a d’ailleurs valu
au père du Sénégal indépendant des moqueries de la part de ses homologues de
cette époque. Qualifié de ‘déserteur’ par, entre autre, l’ivoirien Houphouet
Boigny, qui, lui, avait opté pour la présidence à vie, enfin… peut-être !
La constitution
manipulée au prix du sang de la population.
Si
dans nos mémoires persistent encore les images de cette trentaine de morts qui se
sont sacrifiés pour chasser Blaise Compaoré avec ses 27 ans de règne dans sa
poche, celles du janvier dernier en RDC font encore froid dans le dos vu que
l’intention du président Joseph Kabila de prolonger ou non son mandat au-delà
de la limite accordée par la constitution reste toujours incertaine. Quand bien
même la population, au prix de 17 morts (selon le bilan officiel), a pu barrer
la route au projet de loi sur la révision constitutionnelle considéré par l’opposition
comme moyen qui aurait permis à Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, de se
représenter aux prochaines élections, le sort de l’homme fort de la RDC reste encore
inconnu. Personne n’ose parler avec certitude s’il va bien quitter le pouvoir
au terme de ses deux mandats consécutifs. La RDC et le Burkina sont loin d’être
des cas exceptionnels. Le débat sur la clause
limitative du nombre de mandats présidentiels fait encore, aujourd’hui, la une
de l’actualité africaine. Cette fois c’est au Burundi ou les rues de Bujumbura
sont à feu et à sang depuis que le président Pierre Nkurunziza a été désigné,
par son parti, le CNDD-FDD, comme candidat pour un éventuel troisième mandat
aux prochaines élections. Lui qui est à la tête de son pays depuis 2005, a
manifesté son intention de briguer un troisième mandat. Ce qui a provoqué des
violences dans la capitale burundaise, des heurts entre la police et
manifestants s’opposant à cette éventuelle candidature jugée ‘inconstitutionnelle’
par l’opposition. On dénombre déjà 7 morts depuis que les émeutes ont commencé
mais le président Nkurunziza n’a pas l’air de renoncer à sa décision.
La liste serait très longue s’il
faudra parler des tous ces chefs d’Etats africains qui opteraient probablement
pour la modification de la constitution en vue des briguer des nouveaux mandats
dans les prochains jours. Se maintenir au pouvoir le plus longtemps reste pour
le moment une marque de la politique africaine.
Les constitutions continuent d’être
manipulées par les plus forts et la révolution semble être le seul moyen efficace
de se débarrasser des ces ‘Dictateurs pseudo-démocrates !’
Cleas Nlemvo
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