Tous les jours ouvrables, le
matin avant de sortir comme le soir avant de quitter le travail pour rentrer à
la maison, la population kinoise se prépare pour affronter une ultime étape
cruciale de la journée la quelle sa réussite ne consiste qu’à une seule
chose : « Trouver la place à bord d’un taxi – bus qui pourra la
conduire jusqu’à sa destination. » Vu sa difficulté, le transport en
commun dans la ville de Kinshasa devient un fait saillant qui préoccupe tout le
monde, enfants, parents ou vieux.
Le transport en commun en
République démocratique du Congo figure parmi les problèmes majeurs qui
embarrassent la population congolaise.
Principalement dans la ville de
Kinshasa, ou le phénomène « Demi - terrain » bat son plain, un
phénomène prisé par les chauffeurs, qui consiste à parcourir seulement la
moitié du trajet au lieu de transporter les clients jusqu’au terminus, les
usagers, surtout ceux qui habitent la partie Est de la ville qui englobe les
communes de N’djili, Masina, Kimbanseke, appelés communément « chine
populaire », ils passent des heures aux arrêts de bus dans l’attente d’un taxi
bus qui pourra les conduire jusqu’à leur destination.
Quand un taxi arrive, c’est avec
des empoignades que se livrent ces usagers pour trouver la place à bord, les
uns se précipitent vers les portières, les autres choisissent la voie des fenêtres,
d’où nombreux se cognent brutalement et se font marcher dessus à plusieurs
reprises, de ce fait, on pourra bien dire que c’est une véritable compétition qui
s’engage et dont les victorieux seront certainement les plus forts. Finalement,
ce sont les plus musclés, courageux, qui trouvent de la place à bord. Pour les
usagers mous, submergés de frustration pour avoir raté l’occasion, ils sont
encore contraints de poiroter en espérant l’arrivée d’un autre taxi.
Malgré leur patience, la chance
de trouver de la place à bord d’un éventuel taxi qui arrivera ne cesse de
devenir de plus en plus mince puisque plus ils passent des heures à patienter
plus la foule d’usagers continue de s’accroître. Par suite de cela, nombreux
des usagers décident de faire la marche à pied le long du macadam à l’espoir de
trouver un éventuel taxi, à bord du quel il va monter en toute sérénité et qui pourra
les conduire jusqu’au terminus.
Toutefois, ça n’a toujours pas
été facile de faire arrêter un taxi - bus en pleine course le long du macadam,
vu que beaucoup des chauffeurs ne veulent plus recevoir les gens n’importe
comment le long de la route de peur qu’ils ne ramassent les « faux –
têtes », un nom péjoratif qui désigne les agents de la fonction publique,
les militaires, secouristes de la croix rouge, etc… ces agents ne payent jamais
le kilomètre parcouru. Arrivés à la destination, ils présentent leurs cartes de
service et s’en vont sans avoir donné même un centime. « Les faux – têtes
ne se rendent compte de rien, ils ne savent même pas que pour que nos véhicules
marchent il va falloir qu’on mette du carburant et que ce carburant on ne le ramasse
pas, c’est impérativement achetable ! » déclare Morris, chauffeur
d’une Mercedes 207 D.
« L’autre fois, je les ai reçus
au nombre de 8 à bord de mon taxi - bus qui n’a que 16 places. Dans une course
normale je gagne 6400 FC. Mais ce jour là, avec 8 faux – têtes à bord, je n’ai
gagné que 3200 FC, donc j’avais perdu la moitié de ma recette. On ne comprend
plus ce qui se passe dans ce pays, le gouvernement congolais doit trouver des
solutions adéquates en ce qui concerne ce problème ! » Déplore Guy, chauffeur
d’une Toyota.
En effet, ce phénomène des
« Faux – tête » est aussi la cause des nombreuses opérations
frauduleuses qui dérangent l’ordre public dans le transport en commun vu que
beaucoup des gents se présentent comme étant les agents de la fonction publique
et présentent les faux documents en vue de ne pas payer le kilomètre parcouru.
Cedrick qui est ‘receveur’ (nom
commun qui désigne la personne à bord d’un taxi – bus qui a pour travail de
héler, de recevoir les clients puis de collecter leur argent) raconte une scène
en ces termes : « Dernièrement, on avait arrêté deux monsieur à bord
de notre taxi - bus qui se sont présentés comme étant des militaires, on leur
avait demandé de nous montrer leurs cartes de service, ils refusaient en nous intimidant
de nous arrêter, et tellement qu’on avait beaucoup insisté, ils ont finis par
nous les montrer mais c’étais des faux documents, on les avait, directement,
acheminé vers la police la plus proche. »
Cleas Nlemvo
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