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jeudi 7 février 2013

« L’AVORTEMENT CLANDESTIN », UNE COUTUME INEDITE POUR LES JEUNES FILLES CONGOLAISES !



Une foule se réunit prés d’un pont qui enjambe un caniveau mal entretenu. Tous les regards de ces gens, qui se sont rassemblés, convergent sur le bas de ce pont, les uns, les mains sur la tête et les autres se parlent entre eux avec un air bizarre.  Signe d’horreur !

Le matin du 20 janvier 2013, les habitants du quartier Mombele dans la commune de Limete commencent paisiblement la journée comme d’habitude quand tout à coup une découverte macabre les bouleverse. Un tireur de chariot qui ramassait des immondices jetées sous le pont qui traverse un grand caniveau découvre dans un sac-poubelle le cadavre d’un bébé étranglé et jeté sous le pont par un inconnu. Selon les enquêtes menées par la police, le bébé n’aurait que 6 jours d’existence et que l’infanticide serait sans doute sa maman qui l’aurait étouffé juste après sa sortie de l’hôpital. La population de ce quartier témoigne que ce n’est pas une tragédie originale car déjà l’année passée il y a eu découverte des plusieurs fœtus dans des caniveaux et que les auteurs de cette atrocité restent inconnus.

Ces témoignages prouvent de manière impérative que l’avortement clandestin devient une pratique courante pour les jeunes filles congolaises, un phénomène qui connaît une ampleur inédite dans la république démocratique du congo. Particulièrement dans la ville de Kinshasa où on peu enregistrer plus de 12 cas d’avortement clandestin dans une année, pourtant la loi congolaise prohibe cette pratique sur l’ensemble du territoire national. Le droit pénal sanctionne sévèrement tout avortement provoqué sur sois même ou par autrui. Ceci ressort aux articles 165 et 166 du code pénal congolais qui réprime de 5 à 10 ans de servitude pénale un avortement sur soi-même, et de 5 à 15 ans celui par autrui, nous explique un Avocat. En dépit de cette lourde punition, cette pratique continue de prospérer comme si elle était entrain de jouir d’une impunité absolue. Jamais une pratique aussi barbare n’a connu une telle extension depuis que le Congo a été Congo.

Les aventures amoureuses de courte durée seraient un des piliers qui assurent l’accroissement des avortements clandestins chez les jeunes filles. Ces dernières années, le flirt est devenu un divertissement fort prisé dans de nombreux pays. Cette pratique est maintenant monnaie courante chez de tout jeunes adolescents. Autour des écoles ou des universités, on les voit fréquemment se tenir par la main, s’embrasser ou aller même plus loin, c'est-à-dire, à avoir des relations sexuelles illicites sans tenir compte des risques qui y guettent. Mais comment le flirt pourrait favoriser l’augmentation des avortements clandestins ?

En général, quand deux jeunes gens sortent ensemble, ils se tiennent par la main et s’embrassent, quand cela ne va pas plus loin. Au début, ils se contentent de se tenir par la main, car ce simple contact leur procure une certaine émotion. Mais au bout de quelque temps, l’effet n’est plus le même; ils n’éprouvent plus la même émotion. Alors ils ont envie d’autre chose, peut-être de s’embrasser. Mais à la longue les baisers aussi deviennent quelque chose de banal et perdent de leur saveur. Alors ils auront envie d’essayer une autre expérience qui serait sans doute le contact sexuel or dans ces relations sexuelles hors mariage, L’éventualité d’une grossesse illégitime serait prise en considération. Une fois que la fille est rendue enceinte, c’est le pire cauchemar qui commence pour elle, car de nombreux parents en république démocratique du Congo ont encore du mal à accepter de voir leur filles enceintes avant le mariage même si celles-ci ne sont plus mineurs autrement dit si elles ont atteint l’âge de la majorité. Surtout dans la ville de Kinshasa, généralement quand les parents apprennent que leur fille est enceinte, cette dernière est à coup sûr expulsée du toit parental par ces parents pour aller rejoindre l’auteur de cette grossesse afin de commencer leur nouvelle famille.

Mais c’est toujours déplorable pour la jeune fille enceinte, puisque dans la plupart de cas, le responsable de cette grossesse parvient à disconvenir formellement que ce soit lui qui en est l’auteur et rejette à son tour la fille qu’il a engrossée. De ce fait, Beaucoup des jeunes filles recourent à l’avortement pour mettre un terme à leur dépression, malgré les dangers qu’il comporte et les troubles affectifs qui en résultent.  « Lorsque je suis tombée enceinte, je n’ai pas eu le courage d’en parler à mes parents car ils devraient seulement me chasser de la maison et ou me tuer. J’ai décidé de me taire. En même temps, le garçon responsable de ma grossesse ne voulait pas croire que c'était lui le vrai responsable. Je me suis alors retrouvé entre deux mondes car je ne pouvais rien dire à mes parents et en même temps je n’avais nulle part où aller. C’est ainsi que j’ai décidé d’avorter, mais en même temps aussi je ne pouvais pas aller à l’hôpital car l’avortement n’est pas autorisé dans notre pays et donc les médecins ne pouvaient pas accepter de le faire. Je suis donc partie voir un médecin qui a fait la procédure dans la clandestinité loin de mon quartier » Avoue une jeune fille de 21 ans.

N’oublions pas que les fœtus ne sont pas les seuls victimes que faites cette pratique, puisque lors de l’avortement clandestin, généralement c’est la vie de la jeune fille qui est mise en danger car une minuscule erreur lui serait impérativement fatale. Selon une source fiable, plus de 300.000 filles et femmes en Afrique meurent en silence chaque année suite aux avortements clandestins qui se déroulent souvent dans des conditions dramatiques. En effet, beaucoup des filles qui ont aussi tenté d’avorter ont, de façon indiscutable, perdu la vie. « L’année dernière, une jeune fille d’une vingtaine d’année est morte de suite d’un avortement qu’elle a provoqué elle-même. Elle est arrivée à l’hôpital dans un très mauvais état. On a tous fait pour l’aider à survivre mais elle a fini par mourir » Nous explique un médecin dans un dispensaire situé dans la commune de Ngiri-Ngiri, dans la ville de Kinshasa. Cette fille n’est pas la seule à avoir périt à la suite de l’avortement car une étude faite par un sociologue congolais a montré que 72 % des décès chez les adolescentes étaient dus à des complications à la suite d’un avortement.

Que doit alors faire le gouvernement congolais ? Pertinente question !
Eu égard à l’ampleur de ce phénomène fou, le gouvernement congolais serait obligé de restreindre quelques mesures prises pour réprimer cet acte. Notamment, le gouvernement doit autoriser officiellement l’avortement afin que tous ces actes cessent  et que si on veut avorter,  qu’on le fasse sans aucune crainte dans des hôpitaux qui peuvent assurer une bonne prise en charge médicale. Il faut aussi  renforcer la sensibilisation des femmes et des jeunes filles sur l’utilisation des méthodes contraceptives, afin d’éviter les grossesses indésirables.

Cleas Nlemvo


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