La fosse commune de Maluku |
Profitant de ce premier anniversaire de la découverte de la fosse commune de Maluku, l’ONG de défense des droits de l’homme, Human Right Watch (HRW), déplore et dénonce l’inaction du gouvernement congolais dans ce dossier et insiste sur la nécessité d’exhumer puis identifier les corps qui y ont été enterrés secrètement, dans la nuit du 18 au 19 mars 2015, par les forces de sécurité.
C’est par voie d’un communiqué
publié hier que l’ONG Human Right Watch a fait part de sa réprobation en
dénonçant l’inaction des autorités congolaises dans l’affaire de cette fosse
commune découverte à Maluku, il y a tout juste un an.
Ce charnier, situé à l’Est de la
ville de Kinshasa et qui renferme un très grand nombre de cadavres, a été
signalé dans la journée du 19 mars 2015 par les habitants de cette partie de la
ville. Et depuis sa découverte, aucune avancée dans l’enquête visant à révéler
les identités des corps qui y sont inhumés n’a été constatée.
Selon le gouvernement congolais,
y seraient enterrées les dépouilles d’indigents dont les familles n’avaient pas
les moyens de financer les funérailles, de morts non-identifiés et de bébés
mort-nés. Une allégation rejetée par nombreux habitants de Kinshasa qui
soupçonnent les autorités d’y avoir ensevelis les corps des victimes de
disparitions forcées ou d’exécutions commises par les forces de sécurité
congolaises au courant de l'operation '
Likofi' [lancée pour lutter contre les gangs de rue].
Likofi' [lancée pour lutter contre les gangs de rue].
Face à l’indignation et au
scepticisme de la population, les ministres de la justice et de l’intérieur,
sous la pression des ONG internationales, avaient promis d’exhumer les corps
inhumés dans cette fosse commune pour être identifié. « Mais voilà déjà un
an, depuis sa découverte, aucune décision n’a été prise par les autorités pour
l’ouvrir.» Déplore le HRW dans son communiqué.
Préoccupé par cette affaire, le
HRW profite de ce premier anniversaire de la découverte de cette fosse commune
pour réitérer sa demande au gouvernement congolais de déterrer et identifier les
corps qui y sont enfouis afin d’apporter la lumière dans cette affaire qui
semble avoir été placée dans les oubliettes. « Et avec l’aide d’experts
légistes internationaux, il est temps d’aller de l’avant et d’exhumer les
morts » conclut le communiqué.
Will Cleas Nlemvo